Number five.

L’hivernage est propice à toute philosophie intérieure. Nombreuses sont les fois où je prends le temps de faire une pause, physiquement et mentalement, et m’interroge sur mon moral du moment, mon évolution spirituelle des derniers temps..

Récemment, la même pensée me revient. À quel point est-il beau, étrange, magique, riche, que tout Humain que je vois pendant 14 mois est une personne que je ne connaissais pas il y a neuf mois ? J’ai durant la grande majorité de ma vie été très craintive à l’idée d’être éloignée des gens que je connais depuis toujours. Lorsque j’étais enfant, il m’était même difficile de supporter ça plus que quelques heures. Aurais-je alors pu imaginer qu’en 2016 je partirais ainsi dans l’inconnu pour si longtemps ? Non, certainement non.

Ce soir, pour la première fois depuis mon arrivée sur l’île, j’ai décidé de ne pas dîner. J’ai prévenu Francis ce midi afin qu’il ne cuisine rien pour moi, et suis à présent assise sur un canapé du Skua, ordinateur sur les genoux. Il est 19h41 et à quelques mètres de moi, hors de ma vue car cachés par un mur, mes camarades de mission sont à table. Les conversations vont bon train, j’isole l’une après l’autre les voix que j’entends et les reconnais immédiatement sans pour autant saisir le sens des mots qu’elles transportent. Le cliquetis de mes doigts courant sur le clavier m’apaise, tout comme la douce voix de Norah Jones qui s’échappe des enceintes. Une petite souris vient à l’instant de se glisser depuis le dessous du canapé voisin jusqu’au dessous du mien, dans un mouvement vif comme l’éclair.

Ces moments de vie, ces pensées furtives, ces réflexions existentielles qui font d’un hivernage l’expérience qu’il est…

Voici pour vous quelques images :

Poupi à ses débuts. Ils sont bien plus gros maintenant !

Otarie se reposant sous la pluie. Cette photo remonte à l’OP4 le 24 Décembre dernier, nous étions assis sous des trombes d’eau sur le banc de la solitude face au Marion qui allait partir d’un moment à l’autre. Quand je vous dis que ces scènes ont toujours un air dramatique, même les otaries allongées à nos pieds ont un air déprimé… !

Les Vénus dans le mauvais temps, sur un premier plan de phylicas, depuis Géophy 🙂

Acrobaties aquatiques de Poupi joueur.

Un orque mâle face à la base !

Les orques ne s’approchent pas tout près du bord, il sont arrêtés par une barrière d’algues que l’on devine sur cette photo. Cliché pris il y a quelques semaines, lorsque les éléphants de mer envahissaient la Cale.

Duo d’orques ^^

Pris en flagrant délit de souffle !

Photo VSC IPEV (+ doc’ en infiltration) lors d’une kermesse organisée par nous-mêmes un samedi après-midi.

Otarie mâle et sa crête de huf-huf (on les surnomme « huf-huf » car c’est le cri qu’ils poussent).

Détente au soleil… 🙂

Ce jour-là le disams était parti en manip à Entrecasteaux et avait nommé le temps de son absence le Chef Garage « disams par intérim ». J’étais de petite marie, et avec Guillaume nous avons décidé de lui installer pour midi (sur le ton de la blague) un banquet spécial en rassemblant toutes les tables.

Nous avons aussi descendu de Géophy LE fauteuil du géner, connu pour son confort absolu, y avons rajouté quelques coussins, avons installé à la place de Yannick toutes les variantes de vaisselle qu’on a pu trouver, et le tour était joué !

Suite aux attentats de Bruxelles, les drapeaux français, européen et belge ont été attachés et mis en berne au niveau du banc de la solitude.

Coucher de soleil près de la Cale.

Mon pluviomètre servant à récolter les pluies qui sont analysées en mercure ! 🙂

Otarie curieuse sur géranium.

Poupi peu farouche face à Marine !

Mon photomètre solaire en pleine installation sur sa nouvelle plate-forme construite avec l’aide de Boris !

Tadaaam. Fini les herbes et l’humidité du sol, le voilà surélevé à la demande du LOA, laboratoire pour lequel je m’en occupe.

Nuée d’albatros au-dessus de Pointe B 🙂

Troupeau d’otaries sur le chemin de Pointe B ! Toujours avoir un bâton avec soi pour se protéger en cas de charge.

Fuyant d’instinct devant moi sans que je cherche à les apeurer, les otaries courent les unes derrière les autres et s’engouffrent dans le sentier que je dois emprunter et dans lequel elles ne s’aventurent normalement jamais. Oops ! J’ai dû effectuer un détour en pleines scirpes pour les éviter en les contournant !

Fin de journée sur les rochers abritant la colonie d’otaries proche de la base.

Les surprises en arrivant au boulot le matin, Nico ornitho a gentiment pollué mon environnement de travail… !

Il faut dire que j’abuse (enfin, j’use !) beaucoup des Post-it sur mon bureau, hm.

Mante religieuse sur le chemin de Pointe B, montée sur mon bâton de protection contre les otaries !

Acrobate d’un jour… 🙂

Merci pour tous vos commentaires sous mon dernier article, ils me touchent beaucoup. Je n’ai pas réussi à me connecter à mon compte WordPress depuis des semaines, et ne peux donc pas vous répondre, mais sachez que j’apprécie chaque seconde que vous prenez pour me lire ou m’écrire un petit mot. Une nouvelle fois ici, merci à ma grande sœur qui, depuis mon arrivée sur l’île, poste pour moi les articles que je lui envoie par mail. Sans son aide vous n’auriez plus de nouvelles depuis des mois !

Bises,

Isa

Poupi de fin, devant mon pluviomètre mercure !